Cet automne, j’ai passé l’une de mes meilleures journées sur le territoire. J’ai pu accompagner trois chasseurs dans le cadre d’une formation des gardiens du territoire sur la récolte éthique. Ces chasseurs sont encore jeunes, mais ils détiennent une foule de connaissances.

En deux ans seulement, plus de 75 000 personnes se sont jointes à la campagne des Gardiens pour la terre. Au moins 10 nouveaux programmes des gardiens ont été créés et d’autres projets ont reçu du financement. Le Canada a annoncé de nouveaux investissements de 340 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir la conservation dirigée par les Autochtones, dont 173 millions de dollars sont destinés aux programmes des gardiens.

En 2021, le soutien envers la conservation dirigée par les Autochtones a atteint de nouveaux sommets. Les gens de partout au pays et du monde entier reconnaissent de plus en plus que les nations autochtones sont à l'avant-garde de la réponse aux grands défis interreliés posés par les changements climatiques, la perte de biodiversité et les effets persistants du colonialisme.

L’aîné Courchene était un ardent défenseur des gardiens. Il répétait que la terre est une entité vivante et il nous enjoignait à prendre davantage soin des territoires où nous vivons. « Le territoire nous parle. Il veut que nous gardions en mémoire les commandements originels du Grand Créateur », disait-il.

Le gouvernement fédéral a annoncé un nouveau financement de 340 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir la conservation et l'intendance dirigées par les Autochtones. Ce montant, qui comprend plus de 173 millions de dollars pour les programmes des gardiens, représente le plus important investissement fédéral pour la conservation dirigée par les Autochtones à ce jour — bien au-delà des 25 millions de dollars sur cinq ans octroyés en 2017 pour la mise sur pied d'un programme pilote des gardiens.

« La découverte de fosses communes a rouvert des plaies au sein de notre communauté et dans tout le pays, affirme Heidi Cook, chef de la nation crie de Misipawistik, au Manitoba. Maintenir notre lien au territoire est un facteur de guérison pour bon nombre de peuples autochtones. Redécouvrir ces lois ancrées dans la nature et ressentir l'amour du territoire envers nous et le lien d’appartenance envers cet espace qui est le nôtre - voilà l’important. »

Depuis des temps immémoriaux, les récits ont été abondamment utilisés pour transmettre de l’information. Depuis votre tendre enfance jusqu'au moment où vous lirez ces lignes, les récits ont été omniprésents dans votre vie. Certains vous ont été lus par un professeur ou un camarade de classe, d'autres vous ont été racontés par un adulte. Certains récits sont des fictions, d'autres contiennent une leçon ou une morale, et d'autres permettent de mieux comprendre votre propre histoire.

Le crabe dormeur et les palourdes sont généralement une source d’aliments sûrs. Nous avons vécu sur la côte, en harmonie avec ces ressources naturelles, pendant des millénaires. Mais au cours des dernières années, nous avons été témoins du déclin rapide des populations de crabe dormeurs. La surpêche a une part de responsabilités, tout comme les changements climatiques.

En tant que gardienne du programme de développement Wahkohtowin, j'ai fait partie d'une équipe qui s'est donné comme mission de revitaliser la culture au sein de notre communauté par la construction d’un canot inspiré de la tradition algonquine. Je suis profondément reconnaissante d'avoir pu participer à cette aventure du début à la fin.

Au début du mois de mars, avant la fermeture des frontières et le confinement à l’échelle mondiale en raison de la COVID-19, Mitchell Shae a survolé à bord d’un hélicoptère les montagnes qui se trouvent dans une partie de son territoire traditionnel. Ces terres sont connues sous le nom de Ts'udé Nilįné Tuyeta, une aire protégée et de conservation autochtone nouvellement créée qui couvre une superficie de 10 000 km2 près de Rádeyı̨lı̨kóé, au nord-ouest de Yellowknife. Shae est l’un des gardiens autochtones qui contribueront à la gestion de l’aire protégée.

La COVID-19 nous permet de prendre conscience de l’interdépendance de tous les êtres vivants et de notre responsabilité partagée. Les gardiens côtiers contribuent à honorer cette responsabilité. Ils sont nos yeux et nos oreilles sur le territoire. Ils détiennent la formation nécessaire pour comprendre ce qui s’y passe et ils veillent à la pérennité des ressources naturelles. Les gardiens côtiers protègent les écosystèmes dont nous dépendons tous.

I have seen first-hand the impacts of the land on people. I have seen youth inspired to continue to learn their language. I have seen Guardians become mentors and lead programming. I have seen Guardians share their knowledge while doing their work of “Protecting the land by being on the land in a Dene way.” I have seen gaps bridged between elders and youth as they interact on the land.

Même si Tanya Ball travaille à domicile ces jours-ci, elle participe à un effort communautaire visant à protéger les gens du coronavirus. Ball est la coordonnatrice des gardiens rattachés au réseau Dane nan yḗ dāh de la nation Kaska, dans le nord de la C.-B. À l’instar des autres gardiens partout au pays, elle aide sa nation à répondre à la crise.

Le Canada peut lui-aussi tirer parti des retombées positives des programmes des gardiens autochtones et des aires protégées et de conservation autochtones (APCA), à condition d’en assurer un soutien adéquat. Comme le démontre l’exemple australien, le financement à long terme de ces initiatives permet aux nations autochtones de renforcer leurs communautés, de veiller à la vitalité des territoires d’un bout à l’autre du pays en plus d’aider le Canada à respecter ses engagements internationaux en matière de conservation.

Les gardiens autochtones prennent soin des terres qui nous sont chères pour le compte de nos nations. Forts d’un soutien additionnel, nous pourrons étendre cette approche à l’échelle du pays. Le Canada peut s’inspirer du modèle australien, dont les investissements soutenus dans l’intendance autochtone a généré des retombées positives aussi bien pour la terre et que pour les gens.

Portée par l’enthousiasme et la force qui naissent de la relation à la terre, la campagne Gardiens pour la terre cherche à recueillir de larges appuis et des investissements à long terme au bénéfice des programmes des gardiens autochtones et de l’intendance autochtone des terres.