Le mouvement des gardiens prend de l’ampleur

Il y a cinq ans, on comptait seulement une trentaine de programmes des gardiens veillant sur les terres et les eaux partout au pays. Il en existe aujourd’hui plus de 80.  

Il y a cinq ans, le financement fédéral de l’intendance autochtone était très limité. Depuis, le mouvement des gardiens a obtenu des engagements fédéraux de près de 200 millions de dollars pour les programmes des gardiens. 

Les peuples autochtones veillent sur les territoires depuis des millénaires. Il y a une quarantaine d'années, la nation haïda a lancé le premier programme des gardiens contemporain, et la nation innue a emboîté le pas peu après. D’autres nations ont lancé leurs programmes et ont eu de la difficulté à obtenir un financement stable.

Ces dernières années, les aînés, les jeunes, les dirigeants, les alliés et les partenaires autochtones ont uni leurs forces afin d’appuyer le mouvement des gardiens.

Aujourd'hui, ce mouvement prend de l’ampleur. Les gardiens protègent le territoire et rendent les communautés plus fortes. Ils luttent contre les changements climatiques et le déclin des espèces, en plus d’aider à rebâtir la relation entre les nations autochtones et le Canada.

Voici un aperçu des progrès récents. 

Résultats documentés

  • Davantage de gardiens sur le terrain veillent sur les terres et les eaux

  • Plus d’emplois ont été créés dans les communautés, des emplois enracinés dans la culture et le savoir des Autochtones

  • Une amélioration de la santé et du bien-être dans les communautés

  • Une hausse des investissements dans les économies locales et régionales

  • Une meilleure capacité d’intervention en cas d’incendie de forêt, de sécheresse et d’autres phénomènes causés par les changements climatiques

  • Capacité renforcée de protéger le caribou, le saumon, les oiseaux chanteurs et d’autres espèces

  • Une meilleure connaissance et une surveillance accrue des projets d’exploitation des ressources

  • De meilleures approches pour favoriser la collaboration entre les Premières Nations et les gouvernements à titre de partenaires

  • Des progrès plus rapides vers la réalisation des engagements du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques et de protection de la biodiversité

  • Transformer des vies

    Le travail de gardien a permis à d'innombrables personnes de renouer avec leur culture, de soutenir leur famille, d'acquérir de nouvelles compétences et de guérir des séquelles persistantes du colonialisme.

  • Renforcer les communautés

    Les programmes des gardiens créent des possibilités économiques et aident à la prise de décisions éclairées en matière de gestion des terres. Ils contribuent à revitaliser la nationalité autochtone et à protéger les territoires afin que tous puissent en profiter.

  • Apporter des solutions relatives au climat et à la biodiversité

    Les gardiens veillent sur les terres qui abritent les animaux et les plantes, et qui emmagasinent de grandes quantités de carbone. Leur intendance du territoire aide le Canada à respecter ses engagements internationaux en matière de climat et de protection de la biodiversité.

Un nouveau modèle de partenariat

Le mouvement des gardiens a transformé la façon dont le Canada et les nations autochtones collaborent. 

Dans le cadre du financement fédéral de 2018 destiné aux gardiens, l'Initiative de leadership autochtone et ECCC ont créé le groupe de travail conjoint (GTC) pilote du gouvernement fédéral et des Premières Nations sur les gardiens, qui comprend huit gardiens du savoir autochtones et quatre représentants fédéraux.

Plutôt que de s’appuyer sur des programmes destinés aux Autochtones, mais conçus et mis en œuvre par les gouvernements, cette initiative encourage les deux parties à collaborer à titre de partenaires.

Le groupe de travail conjoint a établi des critères pour le financement futur des programmes des gardiens et a fourni un modèle pour les autres mécanismes de financement fédéral au moment où le Canada cherche à confier aux Autochtones des responsabilités en matière d’intendance. 

Une chronologie des gardiens d’aujourd’hui

  • Janvier : Plus de 75 000 personnes apportent leur soutien à la campagne des Gardiens pour la terre, dont la vidéo de lancement recueille près de 2 millions de vues.

    Janvier : Travail de préparation au lancement, au printemps, du Réseau national des gardiens des Premières Nations.

  • Août : Le Canada annonce 340 millions de dollars en nouveaux fonds sur cinq ans pour appuyer la conservation et l’intendance dirigées par les Autochtones. Ces fonds comprennent plus de 173 millions de dollars destinés aux programmes des gardiens et à la mise sur pied du Réseau national des gardiens des Premières Nations.

    Juin : Plus de 250 personnes assistent à l’édition virtuelle du troisième Rassemblement des gardiens des Premières Nations et plus de 10 000 personnes participent en direct aux séances publiques.

    Juin : 10 programmes des gardiens obtiennent un financement fédéral pour leur permettre d’étendre leurs activités.

    Février : Le premier ministre Trudeau et le président Biden reconnaissent l’importance de travailler avec les peuples autochtones afin de « mettre en œuvre des solutions climatiques et de protéger la nature ».

  • Décembre : L’ILA termine de rédiger une proposition de projet visant l’établissement d’un réseau national. Ce projet comprend la tenue de consultations élargies d’un bout à l’autre du pays.

    Septembre : À l’occasion du Sommet des Nations Unies sur la biodiversité, le premier ministre Trudeau s’engage à ce que le Canada protège 30 % de son territoire d’ici 2030 en « procédant de la même façon que nous l’avons fait jusqu’à maintenant, soit en travaillant avec les peuples autochtones ».

    Août : L’ILA demande officiellement au gouvernement fédéral d’investir dans les programmes des gardiens.

    Février : Le premier ministre Trudeau souligne l’apport des gardiens lors des travaux parlementaires en affirmant qu’ils pouvaient aider les Autochtones à « jouer un rôle structurant dans le domaine de la conservation » et permettre au Canada de tenir ses promesses en matière de protection de la biodiversité.

    Janvier : Lancement de la campagne des Gardiens pour la terre afin de célébrer le travail des gardiens et d’obtenir un financement à long terme des programmes des gardiens.

  • Novembre : Les K’asho Got’ıne établissent l’aire protégée autochtone et parc territorial de Ts’udé Nilįné. À Tuyeta, les gardiens suivent une formation sur les méthodes de recherche et sur les façons de lutter contre les changements climatiques.

    Août : 27 projets d’aires protégées et de conservation autochtones reçoivent un financement du Fonds de la nature du Canada afin d’aider le Canada à respecter ses engagements en matière de biodiversité. Les gardiens font partie de la plupart des projets proposés.

    Août : La Première Nation des Dénés de Łutsël K’é établit l’aire protégée autochtone Thaidene Nëné en partenariat avec les gouvernements. Les gardiens dénés Ni Hat’ni protègent un territoire de 26 376 km2.

    Juillet : 22 programmes des gardiens – nouveaux et existants – reçoivent un total de 6,4 millions de dollars du volet « Premières Nations » du financement fédéral de 2017-2018 destiné aux projets pilotes. C'est le groupe de travail conjoint qui sélectionne les projets.

    Mars : Plus de 300 gardiens, leaders et partenaires participent au deuxième Rassemblement des gardiens à Vancouver.

  • Novembre : 28 programmes des gardiens reçoivent un financement total de 5,7 millions du programme pilote des gardiens.

    Octobre : Les Premières Nations du Dehcho créent l’aire protégée et réserve nationale de faune d’Edéhzhíe; les gardiens Dehcho K’éhodi gèrent conjointement un territoire de 14 249 km2 à l’ouest de Yellowknife.

    Septembre : L’ILA et ECCC mettent sur pied un groupe de travail conjoint dans le but d’élaborer un modèle collaboratif de financement des gardiens. Il comprend 8 gardiens du savoir autochtones et 4 représentants du gouvernement fédéral.

    Mai : L’ILA organise l’Atelier national des gardiens autochtones à Ottawa pour définir les modalités du groupe de travail conjoint et jeter les bases d’un réseau national des gardiens.

    Mars : Le Cercle autochtone d’experts publie le rapport We Rise Together qui formule des recommandations sur le rôle que devraient jouer les APCA afin d’aider le Canada à respecter ses engagements en matière de conservation; le rapport demande de tenir compte de l'expertise des gardiens.

  • Mai : Le Economic Club of Canada organise une conférence sur les gardiens. Au nombre des participants, on compte le très honorable Joe Clark, M. Pierre Gratton, directeur général de l'Association minière du Canada, ainsi que des leaders de l’ILA.

    Mars : Le budget fédéral de 2017 annonce l’octroi de 25 millions de dollars sur 5 ans à un programme pilote des gardiens. L’honorable Catherine McKenna, ministre d’Environnement et Changement climatique Canada, s’engage à établir une relation de nation à nation dans le cadre du programme.

  • Octobre : Plus de 200 personnes participent au premier Rassemblement des gardiens, organisé par l’ILA.

    Octobre : 51 députés adressent une lettre au Comité de la Chambre des communes sur les finances en soutien aux gardiens et à la conservation dirigée par les Autochtones.

    Août : L’ILA demande officiellement au Comité de la Chambre des communes sur les finances d’investir dans les programmes des gardiens et dans la mise sur pied d’un réseau national des gardiens.

  • Décembre : L’Assemblée des Premières Nations adopte une résolution en soutien aux programmes des gardiens de la terre qui permet aux gardiens de participer à la gestion et à la surveillance des terres des Premières Nations sur leurs territoires.

  • Février : L’ILA et ses partenaires réunissent les membres des programmes des gardiens à Squamish pour définir les priorités : un réseau national, un financement stable et une formation professionnelle pour les gardiens.

  • Création de l’ILA pour aider les nations autochtones à honorer leur responsabilité culturelle de prendre soin des terres et des eaux, notamment par l’entremise des programmes des gardiens.

  • Les Premières Nations côtières développent une vision commune de l’intendance et créent le Réseau des gardiens côtiers pour surveiller et protéger les territoires traditionnels.

  • L'Institut des ressources naturelles Unama'ki est lancé pour représenter la voix des Mi'kmaq sur les questions relatives aux ressources naturelles et à l’environnement à Cap-Breton, notamment par l'intermédiaire des gardiens des pêches.

  • La nation innue forme les gardiens des pêches Minaskuat Kanakuataku pour assurer la protection du saumon et d'autres pêches; ces gardiens étendent rapidement la portée de leurs activités et surveillent les populations de caribou ainsi que les activités forestières et les opérations de la plus grande mine de nickel au monde.

  • La Nation haïda crée les Gardiens haïdas – le premier programme moderne des gardiens au Canada – pour surveiller les pêches, patrouiller la côte et veiller sur les sites culturels de Gwaii Haanas.