Des terres saines

De récentes études confirment ce que nous savons depuis des générations : l'intendance autochtone est bénéfique pour la terre.

Le rapport de 2019 sur l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques des Nations unies révèle que les terres gérées par les peuples autochtones sont généralement plus saines et plus dynamiques que celles d’autres régions. Les autres conclusions du rapport offrent un contraste saisissant : plus d'un million d'espèces de plantes et d'animaux sont menacées de disparition. Pourtant, les territoires autochtones abritent des animaux, des plantes, de l'air pur et des eaux douces qui, ailleurs, sont en déclin ou se détériorent rapidement.

Une étude de l'Université de Colombie-Britannique présente des conclusions semblables. Les chercheurs ont examiné les données relatives aux espèces présentes sur le territoire du Canada, de l'Australie et du Brésil et ont constaté que le nombre d'oiseaux, de mammifères, d'amphibiens et de reptiles était le plus élevé sur les terres gérées par des communautés autochtones.

L'intendance autochtone fonctionne parce qu'elle honore la relation entre les gens et la terre. Elle reconnaît les effets bénéfiques d’une gestion respectueuse du territoire sur les troupeaux de caribous, la migration des saumons et sur la vitalité des aires de nidification des oiseaux chanteurs. Dans nos communautés, cette gestion est guidée par le droit autochtone.

« Nous prenons soin des territoires traditionnels pour nous-mêmes mais aussi pour le monde entier »

— Gloria Enzoe, gardienne de Dénés Ni Hat’ni

Nous prenons soin de la terre, et la terre prend soin de nous.

Le territoire dont s’occupe le réseau des Danois nan dāh ́ – des gardiens des terres des Premières Nations Kaska en Colombie-Britannique - abritent sept troupeaux de caribous. Et les gardiens qui gèrent Pimachiowin Aki au nom de quatre Premières Nations anishinabe - Bloodvein River, Little Grand Rapids, Pauingassi et Poplar River – veillent sur 5 600 lacs et portions de territoire qui abritent plus de 40 espèces de mammifères et 220 espèces d'oiseaux. À cheval sur la frontière du Manitoba et de l'Ontario, la région de Pimachiowin Aki a été désignée comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO, en partie en raison de la diversité exceptionnelle de ses espèces végétales et animales saines.

La présence de gardiens autochtones sur le terrain permet de garantir que des endroits comme celui-ci continuent d'abriter des orignaux, des carcajous, des lynx, des Parulidés et d'autres oiseaux chanteurs, des caribous, des lichens, des plantes médicinales et d'innombrables autres espèces qui sont menacées dans plusieurs régions du monde.

« Le territoire et ce qui s’y trouve – l’eau, les animaux : c’est qui nous sommes »

— Ila Bussidor, Première Nation des Dénés sayisi