Les gardiens en apprennent davantage sur la récolte éthique auprès de « super-héros »

31 mars 2023

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Par Chaz Collier

Ce message a été initialement publié sur le site Web de la Seal River Watershed Alliance.

Cet automne, j’ai passé l’une de mes meilleures journées sur le territoire. J’ai pu accompagner trois chasseurs dans le cadre d’une formation des gardiens du territoire sur la récolte éthique. Ces chasseurs sont encore jeunes, mais ils détiennent une foule de connaissances. L’un d’eux a dépecé le premier caribou en quelques minutes; un travail de maître. Nous avons dans ma famille un chasseur qui peut récolter un orignal par jour. Ces hommes ont récolté neuf caribous en quatre heures. Ce sont des super-héros.

Ils m’ont beaucoup appris sur la façon d’utiliser chaque partie du caribou. C’est l'essence même de la récolte éthique : il n’y a pas de gaspillage. Toute la viande est mangée par les membres de la communauté, et nous avons transformé les peaux en tambours. Nous avons laissé les estomacs sur la glace pour que les loups s’en nourrissent, et nous avons utilisé tout le reste.

Il est bon d’acquérir ces compétences, car les activités de récolte sont très populaires au sein de la communauté. La Seal River Watershed Alliance souhaite soutenir ces chasses et aider les Aînés à se procurer de la viande.

C’est si bon de retrouver les caribous à proximité. Lorsque je suis arrivé au lac Tadoule, ils n’étaient pas là en raison de la tragédie qui s’est produite il y a environ sept ans, mais les caribous sont revenus et je me sens privilégié d’en être témoin. Il faut être sur le territoire pour arriver à mettre des mots sur ce sentiment. Ernie Bussidor dit que c’est une utopie, et je suis d’accord.

Les chasseurs m’ont montré de nombreux trucs ce jour-là, comme la façon d’enlever la tête du caribou en quatre mouvements. Je transpirais en essayant de le faire, mais mes mains étaient gelées, alors ils m’ont montré comment les glisser entre la peau et la viande. Cela m’a tout de suite réchauffé. J’ai aussi beaucoup aimé faire frire les rognons sur un feu en plein air. Les gars étaient surpris – et moi aussi – de voir à quel point j’aimais ça. Ça vous donne un regain d’énergie pour terminer la journée.

Les gars avec qui j’ai récolté ont une vingtaine d’années, mais c’est comme s’ils vivaient sur le territoire depuis 40 ans. C’est dans leur sang et dans leur ADN. Ça fait partie de qui ils sont. C’est pourquoi nous devons préserver ce territoire. Le fait d’être sur le territoire me donne encore plus envie de me porter à sa défense. Ma fille est Dénée et je veux qu’elle et ses petits-enfants puissent vivre sur ce territoire.

C’est pourquoi nous nous efforçons de protéger le bassin hydrographique de la rivière Seal. Et c’est la raison pour laquelle les gardiens du territoire en apprennent le plus possible sur la notion d’intendance.

Parmi nos récentes formations, nous avons suivi un cours de trois jours sur la récolte culturelle des Dénés, dispensé par Angela Code. Nous avons beaucoup appris, de façon pratique, à propos de la chasse, du tir et de l’utilisation des différentes parties du caribou, qu’il s’agisse de fabriquer des outils à partir des os ou des hochets à partir des griffes. Tout au long de ces trois jours, les participants étaient fascinés. Angela nous a montré comment fabriquer du cuir de poisson, une activité qui a retenu l’attention. Ce cuir est léger et résistant et il peut être fabriquer à partir de n’importe quel poisson que l’on trouve ici.

Angela nous a également beaucoup appris sur la culture et l’histoire des Dénés. Nous avons regardé des vidéos et parlé de la relocalisation des Dénés Sayisi. Il est très important que nous comprenions cette histoire dont nous faisons partie et qui façonne la réalité des communautés d’aujourd’hui.

Voilà pourquoi j’aime travailler pour la Seal River Watershed Alliance. Cet organisme offre un grand nombre de formations. Ce que j’ai appris lors de ce cours de récolte, je peux l’enseigner à ma fille : On m’a enseigné et je peux maintenant lui enseigner à mon tour.

Auparavant, j’ai travaillé comme responsable dans une épicerie pour la North West Company. J’aime le territoire, mais le fait de travailler dans le commerce de détail m’empêche de sortir beaucoup. Depuis que je me suis joint à l’alliance, je suis toujours sur le territoire et je n’arrive pas à croire que c’est mon travail. Plus j’en apprends à propos de ce travail, de la communauté et du territoire, plus j’aime ce que je fais.

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