Un réseau national

Un réseau regroupant les programmes des gardiens autochtones accroît notre pouvoir de transformation.

L’organisation des gardiens en centres régionaux nous permet de tenir conjointement des séances d’échanges aux fins de formation et de partage des connaissances. Nous comparons nos observations concernant les meilleures applications informatiques pour la collecte de données. Nous partageons des données de suivi sur les caribous, les saumons et d’autres espèces migratoires. Enfin, nous discutons des changements que nous observons, comme les feux ou la prolifération d’algues.

Le programme Coastal Stewardship Network, par exemple, appuie le travail des gardiens côtiers qui œuvrent sur l'ensemble du littoral du Pacifique. Il offre une formation normalisée et communique des données de surveillance.

Mettre en relation les gardiens de partout au pays permet également de renforcer les liens entre les nations. La gestion des territoires traditionnels est au cœur de la nationalité autochtone. Les gardiens peuvent faciliter la communication et la compréhension entre les nations autochtones et les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.

Voilà pourquoi l’Initiative de leadership autochtone demande la mise sur pied d’un réseau des gardiens autochtones d’envergure nationale. L’Assemblée des Premières Nations a adopté une résolution d’appui en 2015. De plus, dans son budget de 2017, le gouvernement du Canada s’est engagé à verser 25 millions de dollars sur cinq ans à un projet pilote des gardiens autochtones.

« Ce réseau des gardiens autochtones a tout ce qu’il faut pour servir de modèle organisationnel en matière de leadership. »

—Isabelle Males, Première Nation de Timiskaming

 

En septembre 2018, Environnement et Changement climatique Canada et l’Initiative de leadership autochtone ont formé le Groupe de travail conjoint Premières Nations – gouvernement fédéral du projet pilote des gardiens. L’objectif était d'assurer l’établissement d’un nouveau type de partenariat fondé sur une nouvelle approche financement qui permettrait à terme de démontrer la pertinence d’investissements futurs dans un programme de gardiens et dans un réseau permanent dirigé par les Autochtones.

Les membres du Groupe de travail conjoint comprennent huit Gardiens du savoir des Premières Nations, quatre représentants du gouvernement fédéral et plusieurs membres d’office, choisis au moyen d’un accord commun. Les membres des Premières Nations au sein du Groupe de travail conjoint comptent des douzaines d’années d’expérience pratique à leur actif en gestion et en coordination de programmes et d’initiatives des gardiens. Ce sont des chefs de file dans ce domaine.

Le Groupe de travail conjoint a déterminé les critères préliminaires relatifs au financement à venir des programmes des gardiens, a établi un cadre de formation et a proposé une structure pour le réseau national.

Il s’agit d’un très bon point de départ, mais il faudra aller chercher davantage de soutien et de financement à long terme. Le réseau national des gardiens autochtones offre la possibilité d’établir une nouvelle forme de collaboration entre les Premières Nations et le gouvernement du Canada en matière d’intendance.

« Nous pouvons enfin nous adresser au gouvernement et lui dire : “Nous sommes responsables de l’intendance de nos propres territoires”. »

– Gregory Jeddore, Première Nation de Miawpukek